Partage d’expérience : Laurent Bescond, enseignant au lycée Ste Clotilde de Strasbourg.
Laurent Bescond, enseignant au Lycée Ste Clotilde à Strasbourg, formateur en neurosciences appliquées à l’éducation et membre de la Direction Diocésaine de l’Enseignement catholique d’Alsace, s’est donné pour mission de rendre ses élèves plus autonomes et coopératifs possible. Il nous explique concrètement comment il a repensé ses méthodes et comment ses élèves se sont, petit à petit, appropriés le nouveau mobilier Einrichtwerk, un véritable outil au service de la transmission de valeurs et de la pédagogie.
Quelle démarche avez-vous initié dans votre classe ?
« Mon objectif est de favoriser l’entraide et la collaboration entre mes élèves. Je souhaite également différencier mon cours et apporter une attention à chacun et pas uniquement au groupe, surtout en cours de mathématiques où bien 10% des élèves ont déjà décroché avant même d’entrer dans la salle.
Dans le primaire, il y a une vraie dynamique d’autonomie, de collaboration, mais à l’arrivée en 6e, la flexibilité est bien moins présente étant donné les multiples contraintes comme celle des emplois du temps.
Un Directeur d’ESAT m’a dit un jour : « On connait les savoir-être, les savoir-faire mais nous, ce qu’on travaille en plus, c’est le savoir-devenir. »
En fait, c’est de l’entraide, de la coopération et c’est totalement ce qui motive ma démarche d’enseignant.
J’ai commencé à « bouger » les tables traditionnelles de ma classe, pour faire des îlots ou des groupes de travail pour initier des échanges, de la collaboration, de l’entraide.
Par contre, le déplacement prenait du temps et c’était bruyant. Du coup, quand je bougeais mes tables, je les laissais comme ça, souvent pendant tout le cours. Une fois qu’elles étaient en îlot, on restait en îlot pendant toute la séance.
En fait, j’avais remplacé un fonctionnement fixe, par un autre fonctionnement fixe… je perdais complètement l’intérêt d’avoir modifié « l’espace classe ».
J’étais alors à la recherche d’un mobilier qui ne me bloquerait pas dans mes nouvelles méthodes. L’avantage des bureaux pentagonaux Einrichtwerk, c’est vraiment la fluidité de déplacement, car il n’y a plus 4 angles droits et ça se ressent beaucoup, c’est complètement différent. Cela favorise le déplacement de tous, aussi bien de l’enseignant que des élèves dans la salle.
J’ai compris à quel point le mobilier est un véritable outil au service de la transmission, de la pédagogie.
Comment les élèves ont-ils réagi au nouveau mobilier ?
Mes élèves ont d’abord été surpris et l’agencement des tables en fonction de la forme souhaitée nous a permis de partager de grands moments ensemble, mais aujourd’hui, c’est devenu très naturel. Il faut compter une période de quelques semaines pour une bonne prise en main et que les déplacements de tables, en lien avec la configuration souhaitée, se fassent « sans réfléchir ».
Chaque élève a pris conscience de l’importance de l’entraide et de la coopération dans la classe et l’intérêt d’un matériel adéquat qui leur permet cela.
Ils prennent du plaisir à travailler en groupe, à échanger, à s’entraider. C’est d’ailleurs tout aussi bénéfique pour les élèves « à l’aise » dans ma matière que pour les élèves en difficulté. L’élève « à l’aise » comprend assez vite qu’il a aussi intérêt à expliquer le cours à ses camarades pour consolider et perfectionner ses connaissances. Il va donc mettre de côté le sentiment de « perte de temps » au profit de l’explication. La meilleure manière façon d’apprendre, c’est d’enseigner. Expliquer, ce n’est pas juste donner la solution, c’est donner une piste et laisser l’autre chercher. Expliquer, ça s’apprend.
Ce n’est pas de la perte de temps, c’est de l’investissement temps… pour favoriser les apprentissages et les consolidations de tous.
C’est aussi intéressant de leur faire comprendre à quel moment le travail individuel est important. En effet je ne peux pas apprendre à la place de quelqu’un. Ce dernier doit donc à un moment se retrouver avec lui-même et j’insiste sur ce point avec mes élèves. Chaque enfant replace alors le mobilier en tables individuelles et fait le point sur ce qu’il a réellement compris, appris et utilisé. Cette flexibilité est à nouveau facilitée par le mobilier Einrichtwerk.
Car le piège, c’est de travailler tout le temps à plusieurs. Les phases de travail individuel sont tout aussi importantes que les travaux de groupe.
Concrètement, comment ça se passe dans votre classe ?
Ce que j’essaye vraiment de développer, c’est l’autonomie.
Quand mes élèves entrent dans ma classe, je demande aux « plus à l’aise » de s’installer chacun à un îlot, puis c’est au tour de ceux qui sont « moyennement à l’aise » et enfin ceux qui ont du mal dans la matière choisissent un groupe avec qui ils vont travailler pendant une partie du cours.
Je leur demande de se placer par affinité mais de faire attention à la mixité de genres. Les élèves constituent eux-mêmes leurs groupes de travail, en respectant les contraintes du professeur.
Il y a une notion de choix, guidé.
Certains me disent d’eux-mêmes ‘on a constaté que le groupe ne fonctionne pas, on aimerait changer’. Je leur demande alors de me faire des propositions et je les valide, ou non. L’idée n’est pas non plus de céder à la facilité mais de prendre du recul et de proposer des remédiations au non-fonctionnement du groupe. Si cela ne fonctionne toujours pas, une modification est envisagée mais habituellement ils ont toutes les ressources pour trouver eux-mêmes la solution à un fonctionnement efficace.
Ça permet aux élèves de sortir de leur zone de confort, de leur coquille, surtout pour certains qui avaient l’habitude de rester dans leur coin, sans jamais interagir avec leurs camarades pendant le cours.
Ils deviennent de plus en plus autonomes et acteurs de leurs apprentissages. Je les sensibilise à se poser des questions : ‘Pourquoi est-ce que ça a fonctionné ? Pourquoi est-ce que ça n’a pas fonctionné ? Ai-je assez travaillé ? Est-ce que mon groupe est pertinent ?’
Ça prépare aussi à la vraie vie.
En fonction du niveau de classe, les groupes fonctionnent différemment. En Seconde, les groupes fonctionnent bien jusque 3-4 élèves, au-delà c’est plus compliqué. En Première, ça fonctionne bien à 4, puis jusqu’à 5 en Terminale. En postbac, on peut même aller jusqu’à 7-8.
Dans les groupes, tout le monde participe. Je n’ai pas l’impression qu’un élève n’utilise pas son pôle et se la joue « individuel ».
J’ai aussi la chance d’avoir un bureau haut, à hauteur de coudes. Je ne suis plus dans une position haute ou basse. Dans ma classe, ce sont les élèves qui font la démarche de venir me voir pour me poser une question. D’autres élèves peuvent nous rejoindre et on échange alors à plusieurs. Avant, je ne le faisais pas.
L’élève est demandeur. Quand, en tant qu’enseignant, tu demandes, avec tes gros sabots ‘Est-ce que tu as compris’ ? Il y a l’élève qui dit oui pour être tranquille et celui qui n’ose pas dire non. Dans ma classe je leur dis ‘Vous avez des questions ? Venez me voir’. Au début, tu n’as que les meilleurs qui osent venir. Et au fur et à mesure, cela devient la normalité, les jeunes se « décomplexifient » et tout le monde vient. J’avoue qu’en tant qu’enseignant c’est un vrai bonheur de voir une classe qui travaille avec plaisir.
Le gros avantage pour le prof, c’est de moins s’épuiser à faire le « garçon de café » (d’après Philippe Mérieux) en passant de table en table. Là, c’est l’élève qui fait l’effort d’aller demander, ce n’est plus le prof qui propose, qui impose. La position des acteurs est redistribuée et les questions sont toutes pertinentes et répondent à un réel besoin de l’apprenant.
Et leur déplacement à eux est facilité par le mobilier.
Je sors de 2h d’une classe qui a compris ce mode de fonctionnement et il m’arrive parfois presque de m’ennuyer. Les apprenants gèrent leur travail en autonomie. Le professeur n’est plus la seule personne ressource de la classe. Les élèves le sont aussi les uns pour les autres.
S’ils ne trouvent pas la réponse à une question ensemble, ils peuvent soit aller interroger d’autres élèves ou venir me voir bien évidemment.
La fin de la classe en rang d’oignons ?
Dans la classe en rang d’oignons, les moins bons élèves sont souvent planqués au fond de la classe. Dans ma classe, il n’y a pas un devant et un derrière et donc les bons ne sont pas devant et les moins bons, derrière.
La classe Einrichtwerk change l’état d’esprit des élèves. Ils rentrent dans un cours en se disant qu’ils vont échanger et apprendre des choses, et la course à la place au fond n’est plus d’actualité.
Quand tu reviens dans une salle traditionnelle, « en rang d’oignons avec un bureau bas », avec le même nombre d’élèves, l’ambiance n’est pas la même. C’est difficilement mesurable, mais il y a un sentiment d’étouffer et les mauvaises habitudes reprennent vite le dessus.
Comme évoqué précédemment, le travail individuel est très important mais je ne l’associe plus à de simples rangées de tables, mais à une modification de la posture de l’apprenant.
Cependant, certains enseignants fuient la salle équipée du mobilier Einrichtwerk, dans laquelle ils se sentent perdus. D’autres se la sont doucement approprié. Ce que j’aimerais bien, pour que l’ensemble des professeurs appréhendent ce matériel, c’est de développer les réunions dans ces classes afin de démystifier ce mobilier qui est si simple et pratique à utiliser.
D’ailleurs, la porte de ma classe est toujours ouverte (littéralement) et les autres professeurs sont curieux d’observer comment je me l’approprie.
En 2019, nous avions 2 classes aménagées avec du mobilier modulable, en 2022 nous sommes passé à 4 et les demandes des équipes se font de plus en plus pressantes pour encore étendre ce mode de fonctionnement. Il faut néanmoins laisser le temps au temps. On dit bien que « rapide dans l’enseignement, c’est 20 ans… » il faut donc laisser le temps aux enseignants de s’approprier, de tester, de regarder faire, d’imiter et enfin de se lancer.
Quel a été l’élément déclencheur de cette classe flexible ?
Le déclencheur a été un diplôme universitaire en neuro-sciences en 2014-2015. C’est à ce moment que j’ai commencé à m’intéresser au fonctionnement du cerveau et à tous les facteurs qui favorisent les apprentissages. En particulier à la plasticité cérébrale, à l’attention, à la mémorisation, à la métacognition, à la place de l’erreur, au feedback, aux rythmes scolaires, aux méthodes d’apprentissage, à la flexibilité, à l’aménagement de l’espace, à ce qui se fait ailleurs etc... J’ai alors eu le déclic : nous ne pouvons plus faire comme avant. Il fallait que je fasse bouger les choses. Nos méthodes d’apprentissage n’ont pas bougé depuis des dizaines d’années et en tant que prof et formateur, j’ai un rôle à jouer.
A l’époque je cherchais quelques marques de mobilier, sans grande conviction. Une collègue m’a alors parlé de Einrichtwerk et j’ai tout de suite su que cela correspondait à ce que je recherchais et à ce dont j’avais besoin. J’en ai parlé à mon chef d’établissement et nous avons pu tester le mobilier avant de nous équiper. Malheureusement, ou heureusement dans mon cas, cette décision reste dépendante du chef d’établissement qui décide ou non de vous suivre.
Quelles sont les innovations pédagogiques qui vous inspirent ?
J’ai testé la méthode de Jean-Charles CAILLIEZ (Professeur de Biologie cellulaire et moléculaire à l'Université Catholique de Lille) selon laquelle le professeur donne le sujet du cours mais ce sont les étudiants qui créent le cours.
Je me suis bien évidement également inspiré de la classe mutuelle de Vincent FAILLET qui en plus a mené une réflexion sur les surfaces d’écriture et la multiplicité des tableaux dans ses cours. Ni une ni deux, j’ai eu la chance d’avoir plus de tableaux dans la salle.
Ce que j’aime bien faire avec mes élèves, c’est leur donner un squelette initial et je les laisse créer le reste : les notions, les pré-requis, les exercices, les évaluations, etc.
Aussi, mes élèves de Première se sont rendu compte qu’ils n’avaient pas acquis les compétences requises en fin de Seconde. Je leur ai alors proposé de faire un cours de maths de A à Z (diagnostique, apports théoriques, exemples d’exercices, évaluations formatives, remédiation, évaluation sommative, etc.) à destination de l’une de mes classes de Seconde.
Comme dit plus haut, Vincent FAILLET m’a beaucoup inspiré. Dans son principe de classe mutuelle, chaque groupe d’élèves, debout devant un tableau, invente un énoncé d’exercice pour un autre groupe, qu’il corrigera ensuite. Le prof a lui une vue d’ensemble sur tous les exercices inventés et en train d’être résolus ce qui lui donne une bonne indication sur le niveau d’acquisition des connaissances et compétences requises.
J’ai aussi suivi les travaux de Sylvain CONNAC, enseignant-chercheur en sciences de l'éducation à l'université Paul-Valéry de Montpellier, qui a notamment écrit le livre ‘La coopération entre élèves’, qui défend la thèse d'une nécessaire didactisation de la coopération pour espérer améliorer les apprentissages des élèves, dans leur diversité.
Citons également Jean-Philippe LACHAUX, Directeur de recherche Inserm au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, qui mène des recherches sur l’attention et a créé le projet ATOLE (Attentif à l’école) afin d’éduquer à l’attention.
Je recommande également le livre ‘Apprendre au XXIe siècle’ de François TADDEI, Fondateur et Président du Learning Planet Institute (anciennement Centre de recherches interdisciplinaires – CRI) ainsi que les publications/ouvrages du GRENE Monde dirigé par Pascale TOSCANI.
La salle de classe flexible, équipée d’un mobilier scolaire adéquat comme les tables pentagonales Einrichtwerk se répand doucement et surement dans nos salles de classe, de l’école primaire à l’université. Plaçant l’élève au cœur de son apprentissage, rendant les cours plus coopératifs entre tous et développant l’autonomie des élèves. La classe flexible semble être une des pistes à suivre pour faire évoluer nos pratiques et postures d’enseignants toujours dans un unique but : le développement des jeunes qui nous sont confiés.
Pour les enseignants les plus réticents à se réinventer, des formations permettent de se l’approprier. Et je peux vous garantir qu’une fois adopté, on regrette juste de ne pas avoir franchi le pas plus tôt ! Et vos élèves vous remercieront ».
Le mobilier scolaire EinrichtWerk
L'utilisation du mobilier scolaire modulable EinrichtWerk présente un intérêt pédagogique et éducatif considérable dans les établissements scolaires, de l'école maternelle jusqu'au collège. En tant que fournisseur de mobilier de qualité reconnu par l'Éducation Nationale, EinrichtWerk propose des solutions innovantes qui favorisent la différenciation pédagogique, contribuant ainsi à la réussite scolaire des élèves.
L'un des principaux avantages pédagogiques du mobilier scolaire modulable est sa capacité à s'adapter aux besoins spécifiques de chaque élève. Dans une salle de classe traditionnelle, les élèves sont souvent contraints de s'asseoir à des pupitres standardisés, ce qui peut entraver leur confort et leur concentration. En revanche, avec le mobilier modulable EinrichtWerk, les enseignants ont la possibilité de créer des environnements d'apprentissage flexibles et collaboratifs, en permettant aux élèves de choisir la disposition du mobilier qui leur convient le mieux. Cela favorise la motivation et l'engagement des élèves dans leur travail, améliorant ainsi leur expérience éducative.
En outre, l'utilisation du mobilier scolaire modulable EinrichtWerk encourage la collaboration entre les élèves. Les tables et les chaises peuvent être facilement réarrangées pour créer des configurations adaptées aux activités de groupe ou aux discussions en classe. Les élèves sont ainsi encouragés à travailler ensemble, à échanger des idées et à développer leurs compétences sociales. Cette approche collaborative renforce également leur capacité à résoudre des problèmes, à prendre des décisions en équipe et à développer un esprit critique, des compétences essentielles pour leur avenir
Au-delà des écoles primaires et des collèges, le mobilier scolaire modulable EinrichtWerk trouve également sa place dans l'enseignement supérieur. Il offre une flexibilité accrue, permettant aux étudiants de participer activement aux discussions, de se regrouper en équipes de travail et de s'adapter aux différentes méthodes d'enseignement.
En conclusion, le mobilier scolaire modulable EinrichtWerk présente de nombreux avantages pédagogiques. Il favorise la différenciation pédagogique, encourage la collaboration et l'engagement des élèves, et contribue ainsi à la réussite scolaire. Son utilisation dans les établissements scolaires, offre des opportunités d'apprentissage enrichissantes et stimulantes pour les élèves et les étudiants. En investissant dans un mobilier adapté et flexible, les établissements scolaires mettent en avant leur engagement envers l'éducation de qualité et favorisent des environnements d'apprentissage propices à l'épanouissement des apprenants.
EinrichtWerk propose également une chaise à piètement luge mobile, flexible et confortable pour le renforcement du dos et une concentration prolongée. Les enfants présentant des difficultés de concentration, des troubles d’apprentissage, une agitation ou impulsivité importante (TDAH) peuvent rester assis et se balancer sur la chaise tout en restant stable sur les pieds. Ce matériel, à son niveau, permet d’aider les enfants ayant des troubles de l’attention et des troubles de concentration.