L’attention : être attentif en classe, un ingrédient essentiel à l’apprentissage ?
« Sois attentif !», « Reste concentré, tu fais des erreurs d’étourderie … », « Concentre-toi ! » … qui n’a jamais entendu ce genre d’injonction que ce soit dans un cadre scolaire ou dans un autre cadre…
Stanislas Dehaene, neuroscientifique, professeur au Collège de France et directeur du laboratoire NEUROSPIN, considère l'attention comme le premier pilier des 4 piliers de l'apprentissage. Selon lui, pour apprendre de manière efficace, l'apprenant ou l’enfant doit être en mesure de focaliser son attention sur les informations importantes et de les traiter de manière significative. L'attention joue un rôle crucial dans la compréhension des concepts, la mémorisation à long terme des informations et la réalisation de tâches complexes. Dans cet article, « Etre attentif, un ingrédient essentiel à l'apprentissage ? », nous explorerons comment les différents aspects de l'attention peuvent être utilisés pour améliorer l'apprentissage et les performances scolaires.
Composition du système attentionnel
Ce système attentionnel est divisé en quatre sous-systèmes qui interviennent dans un ordre bien précis. Le premier, le système d’alerte et de vigilance, signale « quand » il convient de faire attention. Il est accompagné d’une libération massive de neuromodulateurs tels que la sérotonine et l’acétylcholine. Celles-ci modulent massivement l’activité corticale et l’apprentissage. Des expériences montrent que cette libération peut radicalement modifier la façon dont notre cerveau va rendre conscient certaines stimulations au détriment d’autres. L’exemple, maintenant bien connu, est celui du « Gorille invisible » (Christopher Chabris et Daniel Simons, 1999). Il nous permet de prendre conscience du fonctionnement de notre attention et de ses points de vigilance. Il ne s’agit pas « juste » d’être attentif mais bien de focaliser son attention sur la bonne cible en lien avec la tâche que nous nous sommes fixés à faire.
Le second système est le « système d’orientation », il détermine « à quoi » faire attention. Prenez comme simple exemple votre smartphone. Quand ce dernier est à côté de vous et s’allume pour vous notifier une information, votre regard est « automatiquement » attiré vers cette source de distraction. Vous venez, sans le vouloir, de tourner vos yeux vers l’écran lumineux provoquant des interruptions répétées de votre concentration. Ceci est valable pour tous les stimuli de notre entourage (distracteurs externes) mais bien évidemment aussi pour nos nombreuses pensées (stimuli internes, distracteurs internes). Attention, comme déjà évoqué, il peut nous rendre « aveugle » à d’autres stimuli qui ne seront pas pris en compte car jugés par notre cerveau non-pertinents par rapport à la tâche que nous nous sommes fixés à faire.
Le troisième système est « l’attention sélective ». Ce système est très sensible à la double tâche. En effet, dans cette situation, il agit comme un goulot d’étranglement et va fortement ralentir le traitement des informations allant jusqu’à en rendre invisibles. Nos grands-mères ne disaient-elles pas déjà que nous ne pouvions pas courir après deux lièvres à la fois ?
Le quatrième et dernier système, « l’attention exécutive » va nous permettre de déterminer comment les informations sélectionnées vont être traitées. Ce système permet la planification, la sélection et l’exécution de comportements volontaires. C’est ce système qui nous permet de passer d’une tâche à une autre de façon plus ou moins aisée (en lien avec l’entrainement, la répétition) mais il nous permet aussi de nous adapter à de nouvelles situations sans perdre de vue le but que nous nous sommes fixés. Il adapte donc notre façon d’agir en lien avec la détection d’erreurs (très important dans tout processus d’apprentissage) le tout sans perdre de vue le but que nous nous sommes fixés.
Le développement de ce dernier est en lien avec la maturation du cortex préfrontal, siège du contrôle inhibiteur, ou comment inhiber une stratégie non-appropriée au profit d’une autre.
Notre cerveau étant un cerveau de nature sociale, il a aussi besoin, pour développer son système attentionnel de la présence d’un humain, il va apprendre par mimétisme, par observation et surtout par une succession d’essai-erreur. Il est de plus doté d’une formidable capacité d’adaptation, et ce tout au long de la vie.
Le programme ATOLE de Jean-Philippe LACHAUX
Cela étant dit, il est donc important d’expliquer aux apprenants comment fonctionne leur cerveau afin de permettre de se concentrer. Il est important d’expliquer aux enfants et aux adultes comment fonctionne leur système attentionnel. C’est pourquoi, Jean-Philippe LACHAUX, chercheur à l’INSERM de Lyon, a mis au point un programme d’éducation à l’attention. Il s’est appuyé sur les découvertes en neurosciences appliquées à l’éducation et a croisé ces informations avec celles de personnes qui ne peuvent pas se permettre de voir leur attention s’éparpiller. Il est allé rencontrer de très grands sportifs, des musiciens de très haut niveau pour entendre parler de « connexion » et de la joie intense ressentie lors de situations d’attention maitrisée et posée sur une tâche à la fois.
Il a donc, avec son équipe, élaboré le programme ATOLE (ATtentif à l’écOLE), qui permet « d’utiliser » le temps scolaire pour apprendre à être attentif partout.
Ce programme est un franc succès dans les écoles et a même été adapté pour le collège. Il donne les clés de son système attentionnel qui n’est pas une chose magique, mais qui peut être compris et permet ainsi de « l’apprivoiser ». Il décrit, séances après séances, quelles sont les forces qui détournent notre attention (système de récompense, distracteurs internes, distracteurs externes …) et aide à se concentrer. Dans ce programme, il explique par exemple que faire attention ne suffit pas … en effet pour être bien concentré, il est important de faire attention à ses Perceptions, son Intention et sa Manière d’agir (ce qui fait l’acronyme PIM). Le but est de pourvoir (re)trouver un sens de « l’équilibre attentionnel ». Ce programme permet d’aider l’enfant à se concentrer en classe et à réduire inattention.
L’attention est donc un phénomène biologique qui s’explique, qui s’apprivoise. Ce programme nous permet alors d’identifier les signes de la distraction (je me rends compte que je me laisse distraire, je réagis en conséquence), et donc de m’adapter aux forces qui bousculent mon attention et ainsi de progresser afin d’améliorer ma capacité de concentration, de travailler avec plaisir et sans trop d’efforts.
Le but de Jean-Philippe LACHAUX est d’amener les personnes qui suivent ce programme, plutôt que de laisser leur attention se diviser en une somme de petites tâches non efficaces, de leurs donner les moyens de choisir d’être bien attentif, de rester concentré et vraiment connecté à ce qu’ils font et avec qui ils sont et ce quelque soit l’activité choisie.
Stratégies de Stanislas Dehaene pour améliorer l’attention et la concentration
Comme Jean-Philippe Lachaux, Stanislas Dehaene soutient que l'attention peut être améliorée à travers des entraînements, des stratégies d'apprentissage spécifiques et une organisation de son environnement direct.
Le mobilier EINRICHTWERK aide à ce concentrer par sa flexibilité. Il est tout à fait possible de passer d’un mode d’attention soutenu et individuel à un mode d’attention plus diffus et ce en travaillant en groupe, en ayant une vision plus large et en permettant l’échange entre les pairs. Le mobilier EINRICHWERK permet, avec une grande souplesse, ce passage d’un mode individuel à un mode collectif, tout en pouvant adapter la dimension du collectif aux besoins de la séance. Vous trouverez l’ensemble des produits proposés en cliquant ici.
De cette manière, l'attention peut être renforcée et le processus d'apprentissage peut être amélioré.
Pour mieux arriver à être attentif et ainsi lutter contre le déficit de l’attention, voici quelques-unes de ces stratégies.
Une stratégie consiste à prendre le temps d’aménager son espace de travail, son environnement de travail (flexibilité du mobilier : possibilité offerte par le mobilier EinrichtWerk), ce qui suppose aussi de « ranger » son bureau virtuel ;)
Cette stratégie a pour but de limiter au maximum les distracteurs externes, autrement dit tout ce qui peut attirer notre attention autour de nous, sans que nous le voulions.
Pour information, la seule présence d’un smartphone à proximité accentue les distractions et réduit de façon significative la productivité…
Une autre stratégie serait de se concentrer sur le problème ou la tâche à accomplir. L’objectif visé doit être le plus précis possible.
Un découpage de votre objectif va permettre d’atteindre cette précision. Cela aura pour effet de renforcer et fixer son attention sur un petit objectif atteignable, mais cela aura aussi comme effet de renforcer votre confiance en votre propre capacité de réussite en ayant des étapes validées. Cela permet aussi de lutter contre la procrastination.
Une autre stratégie serait de bien planifier vos petits objectifs. Ces objectifs seraient à atteindre en 20 minutes chacun et faire une petite pause attentionnelle (2-3 minutes) entre chacun. Enchainer ensuite deux ou trois temps du même type pour ensuite prendre une pause un peu plus importante tout en veillant à ce que les mini-missions soient bien accomplies. Il faudra donc prendre un temps en amont pour bien organiser le découpage de la tâche à accomplir en mini-missions (cette méthode permettant de concentrer son attention sur de petites tâches est aussi connue sous le nom de « Pomodoro »).
Attention à bien prendre les pauses prévues et à ne pas s’en priver. En effet un niveau d’attention soutenu est très énergivore, il est donc essentiel, pour ne pas être en surcharge cognitive, de ménager sa monture. Une pause s’impose donc pour laisser à son cerveau le temps de se détendre. Sachez que pendant ce temps « officiel » de pause votre cerveau ne l’est pas réellement, il continue à travailler mais de façon globale. Cela va vous permettre de trouver une solution à un problème que vous ne trouviez pas juste avant. Cela revient à lever le nez de son guidon…
Une pratique qui se répand est celle de la cohérence cardiaque. Elle a pour but de diminuer le stress des apprentissages, de diminuer le stress lié au fait que nous ne trouvions pas la solution au problème cherché … Le fait d’envoyer des signaux d’apaisement à votre cerveau, par le biais de la respiration, lui permet de diminuer le taux de stress et de favoriser la vision globale des informations à sa disposition, plutôt que de rester focalisé sur un point précis vous empêchant de « voir » le reste … rappelez-vous l’expérience du gorille ;)
Enfin la méditation est également un bon moyen de porter son attention sur la circulation de l’air dans notre corps. La méditation de pleine conscience est anti-stress et connecte votre cerveau à l’instant présent et non au passé ou à l’avenir qui peut être stressant afin de concentrer l’attention.
Du mobilier scolaire pour aider à la concentration
Pour aider à un apprentissage actif et inclusif, EinrichtWerk propose du matériel scolaire flexible adapté. La difficulté pour l’apprenant étant de maintenir son attention, le mobilier proposé par EinrichtWerk aide à la concentration en classe.
Avec un concept d’aménagement pour un enseignement dynamique, le bureau innovant à 5 côtés offre de multiples combinaisons permettant de constituer des groupes de travail mobiles et dynamiques pour une communication optimale mais peut servir également de bureau individuel. Ce pupitre pentagonal permet de fixer l’attention et de lutter contre les problèmes de concentration des élèves en les impliquant d’avantage.
EinrichtWerk propose également une chaise à piètement luge mobile, flexible et confortable pour le renforcement du dos et une concentration prolongée. Les enfants présentant des difficultés de concentration, des troubles d’apprentissage, une agitation ou impulsivité importante (TDAH) peuvent rester assis et se balancer sur la chaise tout en restant stable sur les pieds. Ce matériel, à son niveau, permet d’aider les enfants ayant des troubles de l’attention et des troubles de concentration.