Pour faire suite du précédent temps de réflexion sur le premier pilier de l’apprentissage : « L’attention », nous allons poursuivre notre cheminement dans les méandres de notre cerveau pour aller voir de plus près ce que signifie le second pilier, selon Stanislas Dehaene : « L’engagement actif ». Selon lui, « un organisme passif n’apprend pas ou très peu » !
L’apprentissage est un processus complexe qui nécessite une interaction active de l’apprenant avec la nouvelle connaissance. Ce processus, pour bien fonctionner, a un besoin évident d’une bonne dose d’attention mais cette composante, bien que fondamentale et nécessaire n’est pas une composante suffisante pour apprendre… être attentif c’est bien mais cela ne suffit pas !
L’engagement actif : un ingrédient essentiel de l’apprentissage
Il faut ajouter à cette attention encore quelques ingrédients qui donnent toute leur saveur à l’acte d’apprendre. Un de ces ingrédients est « l’intention ».
Je me sers souvent de cet exemple pour illustrer l’importance de « l’intention » auprès de mes élèves : venez, sortons et soyons très attentif pour aller chercher … leur réaction est immédiate : mais pour aller chercher quoi ? … c’est toute la place que doit prendre l’intention lors d’un apprentissage.
En effet une intension claire va permettre à l’apprenant de focaliser son attention sur la cible qu’il s’est fixé et va donc lui permettre de favoriser son / ses apprentissage(s). Sans cette intention, nous allons être sujet à une sorte d’errance … nous allons vagabonder sans avoir de but précis et probablement perdre un temps précieux.
De plus sans cette intention, nous n’avons, sauf avec un peu de hasard, que peu de chance de trouver la solution à notre problème.
L’association entre l’attention et l’intention est donc nécessaire à tout acte d’apprentissage et cela pourrait même définir partiellement ce qu’est la concentration.
Cette intention se doit d’être maintenue active dans notre cerveau, sans quoi elle risque fort d’être oubliée … hé oui, l’oubli, composant de notre système de mémoires, est actif lorsque l’absence de répétition est présente.
En effet nous possédons un cerveau qui adore apprendre mais qui déteste retenir des informations qui ne lui servent à rien. Le tri s’effectue en partie en fonction du nombre de répétitions et d’utilisation de ces informations, sans oublier le rôle important des émotions dans la rétention d’informations.
L’intention se doit donc de rester active sous peine d’être oubliée. Prenons par exemple le jeu « Ni oui ni Non » … nous ne perdons à ce jeu que lorsque nous ne sommes plus attentifs ou que nous oublions notre intention de ne pas prononcer les mots interdits.
Cela suppose donc de ne pas être dans une démarche passive. Le mobilier Einrichwerk permet de garder cet engagement actif lors des apprentissages en favorisant les échanges entre pairs et donc en maintenant « l’intention » active en plus de l’attention. Cela permet donc une implication bien plus importante des apprenants et en conséquent la rétention de nouvelles informations, de nouvelles connaissances. Cette implication étant favorable aux échanges, notre cerveau va générer activement des hypothèses et les confronter aux hypothèses de nos pairs pour ainsi vérifier leur validité ou au contraire modifier ses propres hypothèses … c’est l’essence même de l’apprentissage : la capacité de notre cerveau à faire des statistiques et à les modifier pour que la marge d’erreur soit la plus faible possible. Cela entre dans sa « démarche qualité » naturelle… En effet notre cerveau va faire en sorte de rendre ses apprentissages les plus efficaces possibles afin d’économiser de l’énergie.
Hé oui notre cerveau est en recherche constante d’efficacité.
La plasticité cérébrale : Cultiver l'engagement actif pour améliorer l'apprentissage
Cet engagement actif a une action physique sur notre cerveau. Ce dernier va modifier ses réseaux de neurones, va créer de nouvelles connexions (synaptogénèse) ou de nouveaux neurones (neurogénèse). C’est la définition même de la « plasticité cérébrale » : notre cerveau évolue tout au long de la vie, c’est une réalité biologique.
Mais soyons attentifs, cette plasticité peut malheureusement évoluer également dans l’autre sens. Si nous ne nous servons pas de tel ou tel neurone, ou de telle ou telle connexion entre nos neurones, notre cerveau, par souci d’efficacité, va les détruire. C’est ce que les neuroscientifiques appellent « l’élagage neuronal » et « l’élagage synaptique ».
Nous devons donc être dans une posture active lors de nos apprentissages afin de modifier nos connexions neuronales, de les rendre plus efficaces par l’entrainement, par la répétition, tout simplement en les renforçant.
Albert Jacquart disait que « nous sommes tous responsables de la construction de notre propre intelligence », que personne ne peut apprendre à notre place et que nous devons construire notre propre intelligence au fil de notre vie. Qu’une des caractéristiques de notre intelligence est de ne pas être fixe mais qu’elle va évoluer tout au long de notre existence. Nous devons donc faire en sorte d’être actif, engagé et de faire fonctionner notre cerveau. Nous devons refuser de ne pas comprendre et faire en sorte de faire fonctionner notre matière grise.
J’aime beaucoup illustrer ces propos par ces deux citations « le cerveau ne s’use que si l’on ne s’en sert pas » (Bernard Weber) et « le cerveau ne se remplit que lorsqu’on le creuse » (Inconnu) … en résumé, nous devons être actifs pour apprendre plus efficacement et créer des connexions pertinentes, modifier des connexions existantes ou renforcer celles qui doivent l’être.
Cela va se traduire concrètement par des approches actives afin de favoriser la production des apprenants. En demandant aux élèves de produire une réponse, une explication ou une démarche de résolution de problème, nous pouvons avoir une plus grande confiance en leur engagement dans la tâche demandée.
Cette production est rendue plus active pour les apprenants s’ils sont en situation de travail coopératif en ilots ce que favorise amplement les tables pentagonales.
Pour favoriser cet engagement, il faut bien évidemment limiter les sources de distraction. Cela rejoint le premier pilier de l’apprentissage, il faut donc veiller par exemple (petits et grands) à limiter l’accès aux objets connectés pour gagner en efficacité. La simple présence de notre smartphone diminue de façon significative notre performance et notre production par le fait de détourner notre attention de la tâche que nous nous étions fixés et donc de mobiliser une partie de notre mémoire de travail allouée au traitement des informations.
Comme déjà évoqué dans l’article sur « L’attention », il faut éviter la double tâche, car cela va limiter notre capacité à nous concentrer pleinement sur la tâche fixée car nous allons devoir partager notre attention entre plusieurs apprentissages.
Optimiser l'engagement actif pour une charge cognitive réduite et une consolidation des apprentissages
L’avantage de cet engagement actif est la diminution de l’engagement du cortex préfrontal. En effet plus on s’entraîne, plus les connexions se renforcent et plus la tâche devient facile et moins elle va solliciter le cortex préfrontal, ce qui va donc permettre une réduction de la charge cognitive … ce qui est bien agréable car cela va « libérer de la place » pour réfléchir et utiliser les connaissances apprises de façon bien plus efficace… et cela va également réduire l’oubli.
Concrètement cela va se traduire, dans une situation d’apprentissage de penser à l’engagement actif des apprenants dans la tâche, par la production plutôt que lors d’une écoute passive.
Cela va également se traduire dans la réflexion menée en amont sur la planification de plusieurs retours sur les apprentissages antérieurs afin de les réactiver, comme le préciser Steeve Masson dans son livre : « Activer les Neurones » (Odile Jacob). Il insiste aussi sur l’importance de ne pas prolonger les activités, car cela risque de désengager les apprenants et plutôt de penser des temps de réactivation espacés dans le temps pour favoriser la mémorisation.
De plus, à la suite d’un nouvel apprentissage, il est bon, d’après Steeve Masson, de réaliser un « sur-apprentissage ». Non pas pour en faire encore plus mais pour permettre à notre cerveau de ritualiser, de systématiser, de fluidifier l’utilisation de ce nouvel apprentissage afin que cela devienne automatique (nous développerons cet aspect dans le prochain pilier de l’apprentissage). Cela revient à consolider nos apprentissages.
La mobilité des pupitres facilite le retour au travail individuel et permet un sur-apprentissage en respectant les besoins de chaque apprenant (rythme, niveau d’avanceme).
L'engagement actif et la curiosité : Une des clés de l'apprentissage et de la réussite
Il y a cependant un point de vigilance : être bien certain que le premier apprentissage est fait correctement. Il y a donc une importance cruciale de pouvoir avoir un feedback immédiat sur la tâche effectuée afin de la corriger rapidement et donc de ne pas répéter cette tâche erronée qui sera considérée par notre cerveau comme étant la bonne stratégie. Pour illustrer cela je pense aux musiciens. Ces derniers savent bien que, si une phrase musicale est « mal » inscrite dans les doigtés, autrement dit que cette phrase a été « mal apprise », il est bien plus coûteux et long de désapprendre pour réapprendre … il s’agit alors d’utiliser des stratégies de découpage de la tâche (cf « mini-missions » ATOLE, JP Lachaux, INSERM Lyon) et de prendre son temps pour réapprendre la phrase correcte.
Une notion liée à cet engagement actif est la curiosité. Comme le décrit Stanislas Dehaene dans son livre « Apprendre » (Odile Jacob, 2028) « L’un des fondements de l’engagement actif, c’est la curiosité, l’envie d’apprendre, la soif de savoir ». Notre rôle en tant qu’enseignant est donc de susciter cette curiosité afin de mobiliser l’attention de nos élèves et de faire émerger chez eux une recherche d’explications en les guidant, en les accompagnants pour ne pas les laisser prendre des chemins de traverse trop longtemps.
Nous nous devons de « maintenir en éveil » cette curiosité qui est un facteur clé de la réussite. Cette curiosité est présente chez tous depuis la nuit des temps. Elle nous a permis de devenir ce que nous sommes et nous incite à poursuivre les explorations.
Lorsqu’une nouvelle connaissance est acquise, est comprise, notre cerveau nous gratifie d’une décharge de dopamine (hormone du plaisir) ce qui nous renvoie à la courbe de l’apprentissage (Daniel Favre) et à ce moment tant attendu : « je sais que je sais ».
Toujours d’après S Dehaene, cette curiosité se déclencherait, selon William James, Jean Piaget ou Donald Hebb chaque fois que notre cerveau détecte un décalage entre ce que nous connaissons déjà et ce que nous pourrions savoir, une zone d’apprentissage potentiel.
C’est sur ce point, qui nous relie au début de cet article, que je vous invite à poursuivre votre réflexion en prenant du recul sur vos propres pratiques d’apprentissage …
Le mobilier scolaire modulable Einrichtwerk : un allié pour l’engagement actif
Le mobilier scolaire modulable Einrichtwerk est une innovation qui répond aux principes fondamentaux de la pédagogie active et des sciences cognitives. En intégrant les connaissances issues des neurosciences et de la psychologie cognitive, ce mobilier favorise un environnement propice à l'engagement actif des apprenants et à la stimulation de leur curiosité. En offrant des espaces de travail collaboratif et des configurations flexibles, il permet aux élèves d'être acteurs de leur apprentissage, en harmonie avec les nouvelles approches pédagogiques centrées sur l'apprenant.
Ce mobilier scolaire modulable EinrichtWerk est conçu pour soutenir les démarches didactiques novatrices, en offrant des possibilités d'adaptation et de personnalisation des espaces d'apprentissage. Les formateurs peuvent ainsi créer des environnements propices à l'exploration, à l'expérimentation et à la créativité. En favorisant la mobilité et la flexibilité, il permet aux apprenants de s'approprier l'espace et de participer activement aux activités pédagogiques.
Grâce à une approche non-magistrale et explicite, le mobilier EinrichtWerk offre un soutien essentiel aux pédagogies actives et aux méthodes d'enseignement basées sur les sciences cognitives. En encourageant la collaboration, l'interaction et la réflexion, il crée un environnement propice à l'apprentissage profond et durable. Les élèves peuvent travailler individuellement, en binôme ou en groupe, en fonction des besoins de chaque activité, ce qui favorise l'engagement cognitif et le développement de compétences clés telles que la communication et la collaboration.
En intégrant les apports des neurosciences et des sciences cognitives dans la conception du mobilier scolaire, EinrichtWerk contribue à l'évolution de l'éducation en mettant en avant l'importance de l'environnement physique dans le processus d'apprentissage. En offrant des solutions flexibles et adaptées aux besoins des apprenants, il permet de créer des conditions optimales pour favoriser leur engagement, leur concentration et leur mémorisation.
En somme, le mobilier scolaire modulable EinrichtWerk se positionne comme un allié précieux pour les établissements scolaires soucieux de mettre en pratique des approches pédagogiques innovantes et basées sur les dernières avancées des sciences cognitives. En offrant des espaces d'apprentissage flexibles, collaboratifs et propices à la motivation, il contribue à transformer l'éducation en un processus dynamique et interactif, où chaque apprenant peut devenir un véritable acteur de son apprentissage.